lundi 22 février 2016

KORG T1 : tentative réussie de retour à la vie + Emulateur de disquette HXC.

Il y a quelques jours de cela, le 17 février pour être précis, je suis allé quelque part du côté de Rennes prendre possession d'un KORG T1 auprès de Christophe. J'ai acquis cette machine au prix intéressant de 150€ car partiellement en panne.

http://www.matrixsynth.com
Les raisons d'une telle acquisition? La passion de ce type d'instrument, le bas prix et comme très souvent le challenge de la remise en fonctionnement de l'appareil.

Qu'est-ce qu'un T1? Très schématiquement il s'agit d'un M1 en ce qui concerne la capacité de synthèse sonore et la polyphonie mais doté de deux fois plus de formes d'ondes et de batteries en ROM plus une capacité à charger des échantillons dans une RAM spécialement dédiée à cet effet. Le T1 possède aussi un séquenceur à la mémoire bien plus important et, un grand clavier de 88 touches se voulant plus près d'un clavier de piano que d'un clavier de synthétiseur, sensible à la pression. Il possède aussi un lecteur de disquettes qui permet de sauvegarder les patchs, les séquences, ou de charger des échantillons externes en RAM.

Vu les possibilités technologiques actuelle, ces caractéristiques sont plutôt bas de gamme. A l'époque cependant, ce type d'instrument représentait une espèce de Graal contemporain. Comme beaucoup,  il m'est arrivé à l'occasion de rêver posséder une telle machine. La voici fraîchement arrivée à l'atelier :


État initial. Outre un aspect extérieur assez dégradé du fait sans doute de fréquents déplacements, ce T1 ne fonctionne plus qu'en clavier maître. Le générateur sonore ne fonctionne plus du tout. A l'intérieur se trouve non pas une carte mère de T1, mais de T2. La carte d'origine qui ne fonctionne plus du tout m'a aussi été fournie et se situe dans le plastique bulles posé sur le haut du synthétiseur. La seule indication qui m'a été donnée est que la machine à cessé de fonctionner d'un coup. Qu'elle a été plusieurs fois en réparation et que finalement une carte de T2 à été installée sans pour autant fournir la sortie audio. L'afficheur est à l'envers, tête en bas, et son rétro-éclairage ne fonctionne plus.

Effectivement, la carcasse de la bête porte de nombreux signes de démontage et de mauvais remontage. Des vis qui manquent, des entretoises de travers qui ont forcé sur les circuits imprimés etc etc... A se demander aussi si la machine n'est pas tombée d'une certaine hauteur. Des réparations faites à la 'va-vite' avec des soudures approximatives. en un mot : l'état général de ce Korg est plutôt déplorable.

Inutile de vouloir effectuer les réparations à l'intérieur de l'appareil : trop gros, trop lourd, trop encombrant. J'ai de suite décidé de tout enlever et de rassembler les différents éléments sur une petite surface ou tout serait fixé afin de ne pas risquer d'abîmer quoi que ce soit de mécanique ou d'électrique :

Bien peu de choses dans la grande caisse!
J'ai fixé chaque carte avec au moins deux vis sur une planche de pin. Voilà un espace d'investigation bien plus pratique. Et la première chose qui m'est apparue avant de tout fixer, est une petite modification à faire sur la carte mère :

Un jumper à positionner dans le cercle rouge.
Le jumper, présenté sous la forme d'une résistance, est à positionner selon le type de machine dans laquelle la carte est insérée. Cette carte provient bien d'un T2 ou d'un T3. Cette modification se situe à proximité du contrôleur de lecteur de disquette. Je n'ai pas cherché la signification de cette configuration.

Une fois tout ce travail préparatif effectué, est arrivée l'heure de la mise sous tension. Premier message à l'allumage du 'système' :


Normal me dis-je. Je vérifie cependant la tension de la pile de sauvegarde, elle est bonne : pas normal. Après quelques recherches sur le Net, la récupération du 'service document' me permet de prendre connaissance de la procédure de mise en auto-test. Cet auto-test se lance bien MAIS s'arrête quasiment dès le départ sur le test de la pile :

Constatation sans appel : le convertisseur est au taquet!
Incroyable, il s'agit bien de la première fois qu'un appareil électronique se plaint d'avoir une tension de pile de sauvegarde trop élevée. La mesure au multimètre de la tension supposée de la pile arrivant sur le système de mesure du synthé m'indique... 5V!!! Pire, à l'oscilloscope, cette tension n'est pas stable et présente des pics inversés à 0V périodiques et brefs. Et quel est le composant qui récupère la tension pile? Un CD4051. Encore un de ces 4051 qui a rendu l'âme me dis-je. C'est incroyable le nombre de ces circuits que je peux être amené à changer dans ce type d'appareil.

Le 4051 dans le cercle rouge et le convertisseur A/D dans le bleu.
Hélas, et de façon tout à fait inhabituelle, je ne possède plus de stock de 4051 en version CMS. Aucune importance, je décide de 'ponter' l'entrée concernée vers la sortie du circuit directement avec un bout de fil. Les autres paramètres que le synthé testera seront tous à la valeur fournie par la pile : sans conséquence pour l'instant. Le but étant de valider le dysfonctionnement de ce 4051 :

Ça se passe toujours dans le cercle rouge!
La modification effectuée, l'auto-test relancé me restitue un 'résultat' plus conforme à la normale :

Ça, c'est fait.
La carte système passe dès lors correctement les tests, mis à part quelques soucis sur les switchs qui sont pour certains forts fatigués, ainsi qu'un problème de connectique sur la nappe qui relie ces switchs à la carte mère. Je verrai cela plus tard. Pour l'heure, le chargement des sons d'usines à l'aide du lecteur de disquette et de la disquette fournie se passe bien. Ce système relié en MIDI ne produit toujours aucun son. La séquence présente sur la disquette non plus bien que celle-ci se déroule correctement. Il est donc temps de se pencher sur la génération sonore de ce synthé. Elle se situe à l'intérieur du cercle rouge, sur la carte de sortie et non pas sur la carte mère :

Vue d'ensemble pour situer le système de conversion audio.
Sans rentrer dans les détails, les quatre canaux de sortie sont générés par UN SEUL convertisseur 16 bits de type PCM54. Derrière lui, une batterie de switchs et d'amplificateur opérationnels 'reconstruisent' les quatre voix. De ce que j'ai constaté, ce convertisseur PCM54 chauffe de façon importante. De plus, à l'oscilloscope les signaux numériques en provenance de la carte mère sont quasiment effondrés puisque ne présentant plus que des niveaux d'à peine 1V, alors que l'on est quand même censé observer des signaux de 5V.


En sachant de plus qu'aucune des deux cartes mères n'est en mesure de générer un quelconque bruit et particulièrement la carte mère censée fonctionner, pour avancer sur 'le dossier' il n'est plus qu'à tester le fonctionnement de cette partie. Pour se faire il n'y a pas trente-six solutions. Au plus simple, il faut substituer ce PCM54 par un autre circuit réputé fonctionnel. Il convient donc de retirer le composant du circuit imprimé et d'y substituer en premier lieu un support de circuit intégré. Cela permettra d'y insérer facilement un nouveau PCM54 :


Et maintenant? Tout est prêt pour l'insertion d'un autre PCM54. Il me 'semble' en avoir un exemplaire disponible dans un échantillonneur Dynacord ADS. Une autre tâche délicate se présente : retrouver ce Dynacord dans le stock de machines que je conserve soigneusement, on ne sait jamais, il ne faut rien jeter!

A suivre....

Le lendemain : mettre la main sur la carte de l'échantillonneur ADS Dynacord a été moins difficile que prévu. La voici :

Equipée d'un circuit 'custom' estampillé 'prototype'. Une carte collector?
Cette carte ne possède pas un, mais deux circuits PCM54. Je sais cette carte parfaitement fonctionnelle. Il m'a donc suffi d'en retirer un des PCM54 et de l'insérer en lieu et place de celui précédemment retiré de la carte d'extension du T1.

Le résultat ne s'est pas fait attendre : *** ÇA MARCHE ***... tel que pourrait être traduit le sentiment de satisfaction qui m'étreint à ce moment précis ;-)

Et voilà, encore une petite vidéo à réaliser, histoire de rendre le résultat plus 'dynamique'. Lecture d'une petite séquence 'trouvée' sur la disquette fournie avec la machine :


Maintenant se pose quand même la question de l'utilité d'une si grosse machine. Parce qu'il reste un 'certain travail' à effectuer pour la remettre dans un état disons correct. Non pas seulement du fait des diverses manipulations plus ou moins heureuses qu'elle à subi,  mais aussi et peut-être à cause de la mauvaise qualité de réalisation et du choix technologique résolument très bas de gamme de certaines parties réalisées par Korg. Et puis les caractéristiques de la partie synthèse ne justifient pas la présence d'un objet aussi encombrant. A moins d'en augmenter les fonctionnalités et caractéristiques en s'en servant comme machine de test et d'expérimentation. Après tout, il y a de la place à l'intérieur ainsi que sur le dessus de même qu'un grand clavier type piano : une idée à creuser!

25/02/2016  : rien de tel qu'un petit 'post' dès le matin pour bien démarrer la journée!

La découverte des différents problèmes de la carte mère de T2 configurée pour remplacer la carte T1 d'origine et du défaut du PCM54 sur la carte de conversion numérique/analogique s'est révélée assez facile. Cela ne m'a pris 'que' 4 heures en comptant le démontage de la machine, la mise en place de l'environnement de travail, la découverte de la technologie employée et de son implémentation physique, les différents tests et corrections. Biens que pour l'instant je n'ai pas encore remplacé le circuit d'entrée de la tension de la pile de sauvegarde. Mais cela ne prendra que quelques minutes.

J'ai donc 'estimé' que je pouvais encore passer quelques dizaines de minutes à essayer de comprendre la raison pour laquelle la carte mère d'origine a cessé de fonctionner. Il y aurait des raisons de suspecter un défaut d'alimentation. J'en reparlerai peut-être plus tard. Cependant quelques tests effectués à l'oscilloscope m'ont indiqué qu'il y avait de la vie sur tous les points testés. A ce stade il est cependant prématuré de vouloir se faire une idée de l'endroit précis ou cela pourrait planter.

Sauf que certains signaux, de la même façon que pour le PCM54, ne ressemblent pas à des signaux logiques 'normaux' en 5V. Et ou ais-je trouvé cette anomalie? Sur le banc de mémoire dynamique du processeur.

Après discrimination, j'ai acquis la 'quasi' certitude d'ou provenait le problème : la ram de type 41464, circuit estamplillé IC38 sur la carte digitale T1. Pour l'heure il n'y a qu'une chose à faire, retirer ce circuit :

Composant en botier SIL : format assez rare :-(
C'est chose faite. Un nouveau test à l'oscilloscope me permet de confirmer le retour à la normale des signaux logiques sur le banc mémoire.Il est cependant inutile de vérifier le fonctionnement de la carte pour l'instant. J'imagine de toutes façon qu'un test de cette ram est effectué au démarrage ou que des paramètres système y sont écrits puis lus, avec erreur. Donc, le pourcentage de chance pour que cela ne fonctionne pas est largement trop élevé. Avant toute chose, il me faut trouver un circuit fonctionnel pour remplacer ce circuit 41464. Mais le format de boitier utilisé me laisse à penser que cela ne sera pas une tâche aisée. Cela risque de prendre du temps!...

27/02/2016 : J'ai  commencé à démonter la caisse de ce T1. Le fond de la machine a bien souffert. Il est parsemé de trous inutiles, une grande quantité des inserts métalliques destinés à recevoir les entretoises de fixation des circuits imprimés ont le pas de vis abîmé et sont inutilisables. J'ai pris la décision de refaire ce boîtier, pour commencer en changeant ce fond. Et par la même occasion je vais essayer de gagner en poids parce que la machine est vraiment très lourde. Je vais notamment changer les énormes flancs par des modèles plus standards parce que je n'ai que faire de leur côté 'cossu'.

Et question poids, en gagner ne serait pas un mal. Le T1 est donné pour 35Kg. Le clavier seul fait déjà 16,2Kg, grâce notamment à un 'petit plot' de plomb sous chaque touche. Et pour faire bonne figure, voici l'intérieur de la caisse une fois vidée de 'pratiquement' tout ses occupants :

Désolé, je n'avais pas encore fait le ménage...
09 mars 2016 : remise en service de la carte d'origine de ce T1.

Je pensais avoir des difficultés pour trouver le type de mémoire dynamique en boîtier SIP utilisé sur les cartes mères des machines de type T1 T2 et T3. En fait, non. Sur la 'Bay' j'ai assez facilement trouvé plusieurs vendeurs proposant ce type de circuit. J'ai opté pour un 'fournisseur' anglais :


Évidemment, et comme souvent chez les anglais, le coût du port est prohibitif. Cela leur permet d'augmenter les marges. Mais en contrepartie, les composants sont souvent de bonne, si ce n'est de meilleur qualité que ceux venant directement de Chine. Pour une somme d'à peu près 15€ j'avais donc un composant neuf qui devait me permettre de progresser dans la réparation de cette carte de T1 :

L'ancien composant , et le nouveau.
Après, tout est question de statistique. A savoir que pour l'heure je ne savais pas si mon diagnostic était le bon et si ces 15€ dépensés allaient être rentabilisés. La 'chance' était avec moi le jour ou j'ai mis en place ce nouveau composant et ai testé la carte :

Youpie!!!
- Cette carte possède, elle, le circuit 4051 (cercle orange) de gestion des entrées analogiques de commande : joystick, potentiomètre data etc..., absent sur la carte de T2 reconditionnée en carte T1 puisque je l'y ai retiré (voir plus haut dans ce billet).
-  Elle ne possède plus le connecteur du clavier 88 touches (cercle rouge) puisque celui-ci à été préccédemment retiré de cette carte pour être placé sur la carte T2 qui à l'origine possède les deux autres petits connecteurs blancs, prévus pour les claviers de 61 et 76 touches.
- Et dans le cerce bleu, du côté du connecteur d'alimentation, se trouve le câble d'alimentation dont j'ai du ressouder les fils un a un sur le circuit imprimé car le connecteur d'origine a été cisaillé et n'était donc plus utilisable. Se trouvent aussi deux selfs de choc qui ne sont pas d'origine. Elle proviennent de cette carte :

Les selfs se trouvaient dans le cercle rouge.
Une carte d'un système Edu4 récupéré avant son transfert vers la benne à recyclage. Ah, Edu4... Il y a une dizaine d'année, j'avais postulé par deux fois chez ces gens. Jamais reçu de réponse. Sans doute étais-je vraiment trop mauvais pour eux! Toujours est-il que ce genre de carte contient des composants qu'il est parfois plus rentable de dessouder pour une réutilisation, que de tenter d'en commander des modèles neufs.

Conclusion provisoire sur les dépannages électroniques :

Je ne sais pas encore ce que je vais bien pouvoir faire de cette carte réparée. Je la conserve précieusement.

Je ne sais pas non plus ce qui a provoqué la destruction du composant mémoire. Quoiqu'il ne serait pas impossible qu'à avoir voulu augmenter le contraste de l'afficheur vieillissant en passant la tension d'alimentation de la carte à plus de 5,6V, la tolérance d'alimentation de ce composant peut-être un peu moins 'solide' que les autres ait été dépassée ce qui aurait entrainé sa destruction!

Je ne connais pas non plus les raisons qui ont poussé les personnes ayant tenté la réparation de cette carte, à retirer les selfs de choc à proximité du connecteur d'alimentation : étrange!!!

En tout les cas, l'énergie dépensée à l'origine pour refaire fonctionner cette machine est sans commune mesure avec ce que réclamait en réalité le dépannage de la carte mère. Cela m'a pris en gros sept bonnes heures, le temps de prendre connaissance de la machine, d'essayer de comprendre ce qui a été fait et les erreurs précédentes, trouver les vraies raisons des dysfonctionnements et changer le PCM54, la RAM dynamique et enlever le CD4051. Cela aurait pu être facturé sans aucun doute entre 300 et 400€ soit environ la moitié du prix actuel d'une telle machine en état de fonctionnement, et certainement moins que ce qu'ont du couter l'ensemble des interventions précédentes! But, it is an other story...

A suivre, parce qu'il reste pas mal de travail à effectuer pour retrouver une machine fonctionnelle. Pour l'instant tout est en pièce détaché, électronique et boitier...

15 mars 2016 : changement de l'afficheur.

L'afficheur d'origine, outre le fait d'avoir été rendu mécaniquement sensible par diverses manipulations antérieurs qui avaient pour effet de lui faire perdre des lignes d'affichage à l'occasion, possédait un rétro-éclairage standard de l'époque à film électroluminescent. Ce film étant donc arrivé, depuis longtemps sans doute en fin de vie, les informations affichées n'étaient plus visibles que par 'beau temps et grand soleil'. Il était donc indispensable de le remplacer par un modèle récent. J'ai déjà pratiqué ce genre de remplacement sur un TG77, un WAVESTATION A/D, un S770, l'opération n'est pas très compliquée à effectuer. Les informations nécessaires peuvent se trouver à cet endroit

01 décembre 2022 : Schéma des modifications à effectuer sur la connectique du nouvel afficheur de type Newhaven NHD-2406WG-ASMI-YZ# utilisé : 

http://www.tellun.com/wavestation/wavestation.pdf

Le résultat une fois la manipulation effectuée est des plus satisfaisant :

C'est quand même mieux comme ça!
L'écran et le transformateur haute tension d'origine ont été remplacés.

Voilà : rien de plus pour l'instant concernant ce T1, si ce n'est... que j'ai aussi du retirer le CD4051 (switch analogique) qui route les signaux du joystick et du potentiomètre de données (à gauche du panneau de commande) vers le convertisseur A/N de la carte d'origine de ce T1. Ce 4051 ne présentait sans doute pas le même problème que celui de l'autre carte puisqu'ici, au lieu de fixer la sortie analogique en direction du convertisseur A/N au maximum, le symptôme consistait en la variation continuelle des paramètres d'entrée, laissant supposer une sortie analogique du 4051 complètement erratique ou même carrément en 'l'air'. J'ai même pensé un moment à un autre composant de RAM dynamique qui poserait problème. Mais non. En fixant l'entrée du convertisseur A/N sur la tension de la pile de sauvegarde (même manip. que sur l'autre carte), tout est rentré dans l'ordre, le potentiomètre de données étant non opérationnel pour l'instant, évidemment...

31 mars 2016 : en fait, ça n'était pas si simple que cela...

Et oui, le 09 mars je publiais un supplément à cet article, indiquant que j'avais remis en état la carte d'origine de ce T1. C'était vrai, mais pas totalement.
Je m'explique : il est exacte que suite au changement du circuit de RAM dynamique, la carte fonctionnait normalement et la petite séquence enregistrée sur la disquette fonctionnait aussi. Sauf qu'en fait, en testant la carte en tant qu'expandeur MIDI, une grande partie des patchs ne sonnaient pas correctement. J'ai rapidement déterminé qu'il devait y avoir un problème avec une ou des ROM de formes d'ondes. Peut-être même que certains de ces circuits étaient défectueux, ce qui était plausible après la découverte de la RAM hors service. En inspectant de plus près ces ROM de formes d'onde, je me suis rendu compte que les pattes étaient bien noyées dans le flux de soudure. Cela n'est pas très bon puisque ce flux devient légèrement conducteur avec les années et peut donc perturber le fonctionnement des circuits.

J'ai donc décidé de refaire les soudures de toutes les ROM. Avec un crayon de flux, cela ne prend que quelques minutes.Une fois l'opération effectuée, je me suis rendu compte que sur un des circuits des pattes n'étaient pas soudées à la carte, mais demeuraient surélevées par rapport au circuit imprimé :


Les six pattes de droite du circuit à l'avant plan ne touchent pas le circuit imprimé et ne sont donc carrément pas soudées!
Je suis repassé sur ces pattes 'en l'air' en les appuyant contre le circuit imprimé avec le fer à souder, puis cela fait, j'ai ressoudé totalement la rangée de patte. Après vérification de continuité et mise en place de la carte dans son environnement de test, celle-ci a fonctionné en générant des sons 'normaux' sur tous les patchs. J'y ai même inséré la carte additionnelle de ROM et DRAM, ce qui m'a permis d'écouter la banque de son 'B'.

En fait, je m'étais déjà rendu compte de ce problème de pattes, mais sur la rangée de droite de ce composant :

C'est écrit sur la carte...
Lors de ma première intervention je n'avais pas constaté le problème sur la rangée du bas.

Ce qu'il serait possible d'imaginer sur la vie de cette carte après la découverte de ce problème : je pense qu'il s'agit d'un problème de fabrication de la carte. Certes, des soudures ont été refaites par les intervenants précédents, mais pas sur ces circuits de ROM. Or ce circuit a été mal soudé parce qu'en fait il n'était soit pas plaqué contre le circuit imprimé lors du passage à la vague, soit une partie de ces pattes ont été tordues lors du passage en machine de placement automatique.

Cela n'a pas vraiment posé de problème au début, vu la quantité de soudure déposée par la vague. Cependant il faut se souvenir qu'avec le temps, la soudure à tendance à se rétracter. Ce qui peut tout à fait avoir provoqué une micro-fissure qui a suffit à générer des problèmes de reproduction sonore puis par la suite, toute une série de tentatives de dépannage plus ou moins heureuses, éventuellement même des erreurs de manipulation qui auraient pu générer ce problème de RAM défectueuse. C'est une autre cause plausible de dysfonctionnement de cette carte, elle pourrait d'ailleurs être privilégiée par rapport à un problème d'alimentation. Je ne le saurai sans doute jamais. Toujours est-il que cette carte est maintenant totalement fonctionnelle. Il me reste à y ressouder un connecteur pour le clavier 88 touches. Connecteur qui a été précédemment prélevé pour être soudé sur la carte T2 de remplacement.

La partie analogique de ce T1 n'est pas aussi 'propre' non plus que je le pensais. Elle fonctionne bien depuis le changement du convertisseur numérique/analogique PCM54, mais une des voix est bien plus 'puissante' que l'autre. Il doit y avoir un petit problème au niveau de la chaîne de traitement analogique. La, ça n'est pas grave du tout. Je trouverai le problème. Ce ne sont que des circuits standards ou facilement remplaçables qui sont utilisés dans cette partie. Je ne me fais pas de soucis....

09 avril 2016 : installation d'un émulateur de disquettes HXC

En attendant le début de la reconstruction du 'boitier' du T1, je continue à effectuer les menues réparations nécessaires ainsi que les améliorations 'qui vont bien'. J'ai commandé, et reçu, un clone d'Atari ST chez Lotharek, le M.I.S.T. Par la même occasion, j'ai aussi commandé un émulateur de disquettes REV F version 'black'. Le lecteur de disquette d'origine de ce T1, bien que fonctionnel, présente bien son âge. C'est à dire que des attaches en plastic de la façade sont cassées ce qui ne lui permet plus d'être correctement fixée au lecteur. De plus la disquette ne s'éjecte plus très facilement. Alors plutôt que de passer un certain temps à tenter une remise en état de ce lecteur, je préfère le remplacer par sa version électronique. De toute façon, le lecteur d'origine n'est pas au standard PC et deviendra donc de plus en plus difficile à trouver. Et puis j'ai dans l'idée de tenter quand même le transfert d'échantillons audio depuis mon DSS1, même si cela est en principe impossible du fait d'un format de disquette incompatible.

http://lotharek.pl/product.php?pid=121
La question qui s'est de suite posée est : est-ce que ce lecteur peut s'adapter au T1? Et si oui, dans quelles conditions. Après quelques recherches sur le Web, je suis(re)tombé sur le site de Jim Atwood. Le site de ce Monsieur est très sympa et plein d'informations sur différentes machines dont... le T1. Malheureusement bien que Jim indique le succès de l'opération sur un T2EX (même type de machine que le T1), il ne donne pratiquement aucune information sur l'opération, sauf  qu'il a du effectuer quelques modifications sur le câble en nappe. Et en fait oui. Après quelques recherches, il s'avère que le câble d'origine est à l'envers et qu'il faut lui substituer un 'vrai' câble en nappe de style PC. Sauf que les câbles de type PC standards ne sont de toute façon pas assez longs. A terme il va donc falloir s'en faire un à la main ou changer de côté à un des connecteurs du câble d'origine car :

En considérant le même positionnement des connecteurs à un des bouts des deux câbles, voici ce que cela donne au bout opposé des deux câbles



Le câble de gauche est correcte. Celui de droite, d'origine, présente son connecteur du mauvais côté de la nappe. Ce qu'il faut c'est un câble comme celui-ci :

Avec les ergots des connecteurs à droite.
Il ne reste plus qu'à déterminer le mode de fonctionnement du lecteur. Tout d'abord, il faut positionner le SWITCH ID3A de l'émulateur de disquette comme ceci :


Ce switch correspond à la prise en compte de la patte n° 16 du connecteur HxC.


Cette patte n°16 est la seule à prendre en compte pour la sélection du lecteur de disquette parce que c'est elle qui est utilisée sur le KORG T1 pour mettre en fonctionnement le 'moteur' du lecteur, les autres pattes 10 12 et 14 étant visiblement connectées à la masse et donc à ne pas considérer:


A partir de ce moment, l'émulateur de disquette est correctement configuré. Il reste encore à créer la SDcard pour présenter un système adéquate au T1. Cette opération se fait sur un PC windows par l'intermédiaire du logiciel de configuration HxCFloppyEmulator. A l'heure de la publication de ce résumé, il s'agissait de la version 2.1.4.0. :


La fenêtre de gauche permet de lancer toutes les opérations à savoir la configuration du comportement de l'émulateur, par la fenêtre en bas à droite, et la 'création' d'une disquette virtuelle au format T1 (ou T3, c'est la même chose) avec la fenêtre du haut. Tout est indiqué sur cette image.

Il suffit donc d'effectuer un 'Save config file' pour sauvegarder la configuration de l'émulateur sur la carte SD, d'effectuer un 'Create Empty Floppy' pour créer un fichier de disquette virtuelle puis d'effectuer un 'Export' (fenêtre de gauche) de ce fichier de disquette vers la carte SD. Et voilà. La carte contient les deux fichiers nécessaires.

Puis, il suffit d'insérer cette carte SD dans l'émulateur, de démarrer le T1, de sélectionner le fichier sur l'émulateur grâce aux boutons en façade, et la disquette virtuelle devient opérationnelle en lecture et écriture.

J'ai transféré sans le moindre problème le contenu de la disquette récupérée avec le T1 sur la carte SD et ai pu relire la séquence de batterie qu'elle contient.

J'ai déjà équipé un séquenceur Yamaha QX1 avec ce type de lecteur de disquette. Je sais qu'il est aussi possible d'équiper l'Emulator (I) avec ce système. Je vais peut-être retenter le coup sur mon Studio 440. A l'époque cela n'avait pas fonctionné mais j'ai d'autres pistes de dysfonctionnement possibles à explorer. En tout cas, merci à J-F Del Nero (et les autres contributeurs) pour le design original de cet émulateur de disquette. Il permet de conserver en état de fonctionnement bien des machines qui sinon, ne seraient plus utilisable!

25 avril 2016 : l'erreur de pile de sauvegarde est règlée.

Petit rappel. Sur les cartes de T1 et de T2/T3, le système affichait systématiquement un problème de pile de sauvegarde. Les diags m'indiquaient en fait une tension de pile trop élevée! Sur les deux cartes, le circuit CD4051 de multiplexage des différents signaux analogiques était hors service. Le symptôme n'était cependant pas le même. Sur une des carte, la sortie du CD4051 à destination du convertisseur analogique/numérique était au +5V. Sur l'autre, la sortie était 'flottante' ce qui entrainait des changements ératiques de valeurs à l'affichage.

J'ai donc changé ces CD4051 sur les deux cartes :

Au milieu des cartes, à côtés des petits pavés bleus.
(A noter que la carte du haut qui est la carte d'origine du T1 possède de nouveau son connecteur de clavier 88 touches.)

Et en détail voici ce que cela donne :

Le CD4051, c'est marqué sur le circuit imprimé...
Une fois ces circuits remis en pace, je pensais avoir règlé définitivement les problèmes de ces deux cartes. Et bien non!

Au redémarrage des système, j'ai encore eu droit au message d'erreur de tension de pile de sauvegarde. En fait, après analyse des signaux sortant de ces 4051 et à destination du petit amplificateur opérationnel noté IC19, je me suis rendu compte que le pont diviseur par deux placé en sortie du 4051 fournissait un signal légèrement trop élevé. J'ai donc placé un potentiomètre de précision à 'cheval' sur les deux résistances d'origine de 1MOhms:

Difficile à déterminer sur le schéma, mais il s'agit de R15 et R16.
D'ailleurs en réalité, les deux résistances ne font pas 1Mohms, mais 500K. Et je me demande d'ailleurs encore pourquoi une telle valeur. C'est quasiment de la haute impédance. Le schéma est donc largement sensible aux perturbations électromagnétiques extérieurs. Peut-être est-ce la raison du condensateur C17 de 47pF.

Je trouve en tout cas cette façon de faire inadéquate. J'ai donc placé un potentiomètre de 10KOhms. Ce qui me permet de règler très précisément la référence de mesure. Depuis, tous les tests passent bien et les cartes 'semblent' fonctionner normalement. J'écris entre cotes parce que je ne les ai pas encore testé avec le clavier et le 'joystick' en condition normale.

Ce problème de référence est assez étrange car présent sur les deux cartes. Pourtant les circuits 4051 sont bien alimentés précisemment en 5V et non pas à bien plus de 5V comme j'avais pu le constater lors de mes premiers tests. L'amplificateur opérationnel servant de buffer de signal est lui-aussi correctement alimenté. Je ne comprends donc pas vraiment les raisons de ce problème de référence, mais bon...

J'avais bien une autre théorie sur la présence du condensateur de 47pF et la forme du signal en sortie du 4051 lorsque tous les potentiomètres sont connectés à la carte du synthé (joystick, capteur de pression clavier), mais je n'ai pas été en mesure de vérifer ma théorie : notion de forme de signal et de valeur moyenne...

La prochaine étape consistera à changer tous les switchs de la face avant. Certains ne répondent plus bien du tout....

27 avril 2016 : Changement des boutons de la face avant.

La remise en état de ce T1 continue. La réparation précédente concernant le problème de la détection de la tension de pile (entre autre) fonctionne toujours très bien. J'ai donc entrepris de continuer sur la remise en état de la face avant. J'ai déjà changé l'afficheur, mais les boutons sont pour beaucoup en mauvais états.

Celui de démarrage de la séquence par exemple ne fonctionne pratiquement plus. Cela n'est pas étonnant en même temps, il semblerait que quelque chose soit tombé sur la face avant de ce T1, précisément à cet endroit. Non seulement les capuchons translucides de la face avant sont cassés, mais le choc a été suffisamment violent pour faire aussi éclater un petit bout du circuit imprimé au niveau de la fixation sur la plaque d'aluminium du panneau de contrôle. Quand je dis que ces circuits imprimés en papier phénoliques sont de la bêtise....

Avec la poussière de presque 30 ans en prime!
J'ai donc retiré tous les boutons poussoirs et ai nettoyé les circuits, ce qui donne :


L'opération n'est pas bien compliquée à mener, il s'agit plus d'un petit jeu de patience...
Comme celui d'ailleurs de la remise en place des nouveaux boutons. J'ai choisi des modèles de marque ALPS. Ils procurent un touché beaucoup plus franc que les boutons d'origine. Une fois les deux cartes équipées, cela donne :


[07 octobre 2017] Pour répondre à quelques demandes concernant le type de boutons poussoirs utilisés pour remplacer ceux d'origine, il s'agit du modèle SKHHBSA01 de chez ALPS, trouvable chez Farnell sous le code commande 2056814. Publicité gratuite pour farnell....

Le passage des diags du système m'a permis de valider le fonctionnement de toutes les touches. Et quelle sensation maintenant, plus aucun problème de contact. Toutes les opérations du T1 s'effectuent du bout du doigt!

J'aurais presque hâte de remonter l'ensemble dans le (un) boitier pour profiter de tout ça. D'ailleurs il faut que je me mette en recherche d'un bon panneau de bois qui servira de base à la machine. Un panneau de 'contreplaqué bouleau' finlandais devrais convenir. Parce que le clavier est très lourd alors je préfère éviter autant que possible tout arrachage de pièce.

A noter que le câble en nappe fine visible sur les photos, qui relie ces deux cartes à la carte mère du T1, semble poser quelques problèmes. Il ne serait pas étonnant qu'il y ait une cassure d'un (au moins) des conducteurs au niveau de l'extrémité s'enfichant dans la carte mère. Il arrive qu'un groupe de boutons/LEDs ne fonctionnent plus jusqu'à ce que je manipule la partie enfichée dans la carte mère. Ces câbles sont fragiles, mais économiques.... mais fragiles! Les multiples tentatives précédentes de dépannage du T1 ont amené cette situation. A l'occasion il me faudra regarder pour changer cela!

12 septembre 2016 : changement du câble de liaison du panneau de contrôle.

Après un peu plus de quatre mois de pause sur ce T1, à l'occasion d'une petite 'time box', j'en profite pour changer ce câble de liaison. Cela tombe bien, la photo du câble d'origine est la photo juste au-dessus.

La raison de ce changement est très simple : des dysfonctionnements réguliers lors de l'utilisation du clavier de commande. Dès le début, je me suis rendu compte que des  problèmes apparaissaient suivant l'angle que prenait ce câble par rapport au connecteur de la carte mère. Ce type de câble en nappe est très fragile, et les multiples interventions au sein de ce T1 avec démontage et remontage de la partie électronique, ont fini par casser très certainement un ou des conducteurs.

J'ai donc décidé de remplacer ce câble plat. Je vous passerai les détails de mes longues recherches sur Internet pour fini par trouver une solution utilisable. En effet, ce type de câble existe en quantité de versions suivant le nombre de conducteurs, le pitch des conducteurs, la longueur du câble, et le style inversé ou pas. Pas facile donc de s'y retrouver. De plus, il m'a fallu trouver un connecteur pour la carte de switchs parce qu'en vrai, le câble est 'dénudé' à son extrémité et directement soudé dans les trous du connecteur de la carte switchs. Ce qui ressemble à un connecteur n'en n'est pas un mais juste un support/guide servant à faire tenir le câble bien perpendiculaire à la carte. En image :


Le connecteur trouvé comporte sa propre empreinte avec contacts en quinconce. En image, voici ce par quoi le câble ci-du dessus va être remplacé :


Afin d'aboutir au résultat escompté, c'est à dire l'établissement de liaisons correctes entre la carte mère du synthé et la carte switchs tout en faisant avec les contraintes du nouveau connecteur, il m'a fallu placer ce dernier sur la face 'soudure' de la carte switchs, et non pas sur la face composants, comme c'était le cas précédemment. Cela donne :


Le fait de placer ce connecteur sur cette face n'est pas gênant du tout, bien au contraire puisque la carte est montée de cette façon dans la caisse du T1. Avec cette disposition, le câble n'aura plus à ressortir du dessous de la carte pour remonter vers le panneau de contrôle. On peut dès lors espérer une ouverture plus facile du boîtier du T1, sans risque pour le câble, que j'ai pris un peu plus long que celui d'origine. Pas de changement sur la carte mère, le câble se monte à la place de celui d'origine, comme ceci :


A l'allumage de la machine, tout se passe bien, les leds s'allument correctement et tous les boutons répondent maintenant sans aucun problème :


Après examen du câble d'origine, il est assez facile de constater que celui peut, à plusieurs endroits, avoir subi des dommages irréversibles. Du côté du connecteur de la carte mère :




La ligne de pliure dans le cercle rouge ne devrait pas exister. Elle correspond à la partie haute du connecteur de la carte mère, suggérant un 'certain nombre' de pliage intempestifs du câble à ce niveau. Or, ce genre de câble est très fragile et ne doit pas être plié. Une autre possibilité est le pincement ou le cisaillement comme à un autre endroit de ce même câble :


Une des connexions aurait-elle mal supporté un fort pincement?

Je ne saurai pas réellement d'ou venait le problème, mais cela n'a aucun importance puisque la seule solution pour le régler était de changer la connectique. Voilà, c'est fait.

'On' pourrait se dire qu'il s'agit la d'une opération anodine réalisée en quelques minutes. Avec des pièces d'origine qu'il n'est pas besoin de rechercher et aucune modification à apporter, oui sans doute une demie-heure en comptant le démontage/remontage du T1 puis les tests. Et encore, en étant rapide.

Mais quand il faut rechercher sur Internet les bonnes pièces alors que les spécifications de celles d'origine ne sont pas disponibles, adapter ces nouvelles pièces en quelque chose de cohérent et fonctionnel, cela prend bien deux heures. Et encore, je ne compte pas le temps de démontage/remontage du T1 puisqu'il est en pièces détachées, pour l'instant...

Pour la suite des interventions, je vais sans doute changer les prises 6,35 de la carte audio et remplacer le potentiomètre de réglage du contraste de l'afficheur qui ne tient que par des bouts de fils, tel qu'il a été changé par un 'intervenant' précédent!

01 février 2017 : J'ai changé les prises 6,35 de la carte audio depuis déjà un certain temps et mis en place un nouveau potentiomètre de réglage du contraste. Et cela faisait quelques mois que j'avais mis un peu de côté la remise en état de cette machine. Maintenant qu'elle fonctionne de façon électronique, il serait peut-être temps quand même de la rendre opérationnelle. En fait j'ai cherché un fournisseur en mesure de me procurer une base de bois de 12mm d'épaisseur. Mission impossible : prix exorbitant ou très mauvaise qualité. J'ai donc décidé de remonter la caisse avec les éléments d'origine, non sans effectuer des réparations cosmétiques et fonctionnelle.

Perception de l'artillerie lourde pour la face intérieur...
... et de pâte à bois pour 'boucher les trous' de la face extérieur.
L'opération demande juste un peu de temps. Boucher les trous, poncer, repeindre et remplacer les entretoises au filetage faussé m'a demandé une petite soirée de 'bricolage'.

Puis le remontage des cartes peut commencer en démarrant par la carte audio :


Puis en continuant avec la carte processeur. Je règle d'abord le contraste de l'affichage. J'ai en effet placé un potentiomètre en retrait par rapport à celui d'origine présent sur la carte audio. Il faut dire que de toute façon les pistes étaient fortement dégradées par les précédentes interventions. J'ai aussi fait en sorte que l'axe du potentiomètre ne sorte plus de la caisse. Du coup, s'il m'avait fallu démonter cette carte audio pour régler le contraste, j'ai préféré vérifier le bon fonctionnement avant le montage de la carte mère.

Ça, c'est fait...



Voilà, la carte mère est en place, ainsi que la carte d'extension mémoire et celle d'alimentation, non présentes sur cette photo. J'en ai profité pour relier l'émulateur de disquette afin de vérifier le fonctionnement 'normal' de la machine. Le chargement de la séquence de démo fonctionne toujours.
A remarquer le câble plat du clavier connecté sur la face 'arrière' du circuit imprimé alors qu'à l'origine il était positionné sur la face avant.

18 février 2017 : SUITE ET FIN DU REMONTAGE DE CE KORG T1

l 'update de ce post mérite bien un titre en gras et souligné ;-)

Avant d'entamer le montage final de ce T1, j'ai nettoyé la face avant de l'afficheur. Ce plastique transparent était constellé de rayures. Comme l'afficheur est quand même l'organe principal de contrôle de ce synthé, je voulais un résultat plaisant à l’œil :



Un 'petit' lustrage avec les accessoires et le produit qui va bien et voilà une deuxième jeunesse pour cette fenêtre en plastique.

Étape suivant, le remontage du clavier de commande :


La partie droite du clavier est remontée. Le câble en nappe qui la relie à la carte mère se positionne correctement. Il reste à fixer la partie du clavier entourant l'afficheur, ainsi que la fenêtre en plastique transparent qui séchait...


Ça, c'est fait aussi. A noter que le câble en nappe, en fait plutôt le 'ruban' flexible de conducteurs, qui n'est pas celui d'origine je le rappelle et qui n'est pas monté non plus comme à l'origine (voir plus haut), est tenu correctement en place par les 'clips' collés sur le panneau arrière du T1. L'adhésif bleu sur le 'vrai' câble en nappe de l'afficheur n'a de justification QUE pour isoler et protéger une résistance qui est insérée sur un des conducteurs. Résistance rendue nécessaire par la mise en place de cet afficheur, plus récent que le modèle d'origine.

Vient la mise en place du clavier. Jolie et très lourde pièce mécanique. On voit clairement sur cette photo les plombs censés reproduire l'inertie de la partie mécanique d'un vrai piano. Un petit passage d'aspirateur pour retirer la poussière sera suffisant. Cette mécanique, d'origine Yamaha', n'a pas souffert.


A remarquer cependant que le remontage de ce clavier n'est pas très facile. Le câble en nappe (encore un), au premier plan de la photo ci-dessus, est un peu court. Du coup, il est nécessaire de 'jongler' un peu avec cet ensemble. Mais assez rapidement cependant, le câble retrouve sa place, les deux connecteurs avec clips de maintien facilitent le remontage.

Dernier élément : l'émulateur de disquette :


Il prend sans problème la place du lecteur d'origine. J'ai aussi remonté le cache avant des touches. Quelques vis pour finaliser la fixation des flancs et du capot supérieur et le résultat final :

Quand même une belle machine...
Voilà : c'est fait. J'ai passé pas loin de trois heures pour remonter 'tranquillement' la totalité de ce T1. Son fonctionnement est IRREPROCHABLE. Je n'ai cependant pas encore testé la possibilité de charger des échantillons en RAM mais je vais le faire.

Les principaux composants qui ont été changés sur cette machine :


Avec en plus, le lecteur de disquette, l'afficheur, l'ensemble des boutons du panneau de commande, plus quelques connecteurs et fils. Pas grand chose finalement, mais cela m'a pris un bon bout de temps pour trouver certaines des pannes, et réparer les quasi destructions effectuées par des interventions précédentes de s.a.v plus ou moins compétents!


Avis général : au début de ce post, j'évoquais le caractère dispendieux d'une telle machine étant donné la 'relative' simplicité de l'électronique, et la qualité de fabrication avec des matériaux de bas de gamme dès qu'aucune exigence n'est requise.

Je le pense toujours. Ceci écrit, force est de constater que la qualité des sonorités émanant de ce T1 est, comment dire, énorme! Ça sonne juste, puissant quand il le faut, très fin parfois. Le clavier, bien qu'un peu dur, est un vrai bonheur. Pourtant je joue sur un vrai piano et un Kurzweil K250. On voit écrit parfois sur le Net, que les sonorités de cette famille de synthés sont typées 90 et dépassées. Oui, pourquoi pas. Moi je ne trouve pas. Et puis depuis quelques année les analogiques sont de retours avec des sons des année 70 alors....

Le T1 était un synthé très cher lors de sa sortie, mais pour l'avoir manipulé de la cave au plafond,  c'est un VRAI instrument de musique. Je suis très heureux de l'avoir remis en fonctionnement après toutes les tortures des utilisateurs et des 'pseudo' réparateurs ayant sévis dans ses entrailles. Finalement je vais laisser les différents éclats de bois qu'il présente sur ses flancs. Cela lui donne une belle patine et un côté 'the brave' qui ne me déplait pas du tout!

Clap de fin de ce long poste commencé il y a tout juste un an, moins 4 jours. Quelle aventure!

APPEL : si vous possédez un de ces instruments de chez Korg possédant ce type de clavier, à savoir le T1 ou les versions PRO X des gammes suivantes, n’hésitez pas à me faire une proposition de vente. Que la machine soit en panne ou fonctionnelle. 

Depuis quelques mois maintenant que je travaille avec ce T1, je ne cesse d’y prendre du plaisir tellement le clavier est agréable, les sons de qualité et l’ergonomie tout à fait satisfaisante pour progresser sur la pratique du piano tout en offrant de bonnes possibilités d’expression. Laisser de tels instruments ‘dépérir’ alors qu’ils pourraient tout à fait servir à d’autres? serait vraiment regrettable.


lundi 15 février 2016

Quatre banques de mémoire interne soit 400 patchs pour le Prophet VS.

Mise en situation : Il y a quelques mois de cela, j'ai créé une version spéciale des modules SRAM non volatiles pour le prohet VS. L'intérêt était de pouvoir remplacer les SRAM d'origine sauvegardées par une pile interne, par des mémoires ne nécessitant plus cette pile de sauvegarde :

Carte mère du Prophet VS équipée de deux mémoires non volatiles.
Or, ces modules mémoires ont la particularité d'être équipés de SRAM de 32Ko, soit quatre fois la capacité des SRAM d'origine. Evidement, se pose alors la question de l'utilisation au sein du Prophet VS de cette capacité mémoire accrue. 400 programmes en interne permettrait de se passer de cartouches mémoires devenues très difficiles à trouver et fort onéreuses!

J'ai reçu des commentaires à ce sujet, qui m'incitaient à ne pas modifier l'aspect du Prophet VS. Or, comment faire pour sélectionner une des quatre banques mémoire sans ajouter de sélecteur ou de boutons sur l'appareil, pas plus que de boitier externe comprenant un quelconque organe de commande?

Ma solution : l'utilisation d'une sequence de touches au clavier pour commander le passage d'une banque à une autre.

L'avantage est évident : l'organe de commande est déjà présent dans la machine, et pour cause! L'idée consiste donc à installer en interne, un petit système capable de récupérer les notes jouées au clavier et de détecter une séquence particulière pour sélectionner la banque voulue.

Plutôt que de développer un système particulier, j'ai choisi une carte compatible Arduino, une Arduino Pro Mini :

Acheté à la boutique arduinooo_france d'eBay pour 4,25€ (pub. gratuite)
Ce genre de carte possède absolument tout ce qu'il faut pour mener à bien la modification. J'ai utilisé l'entrée série de cette carte pour récupérer la sortie série fournissant les codes MIDI des notes jouées du synthétiseur. Quatre sorties numériques de cette carte sélectionneront les quatre banques de mémoire, et deux autres sorties me permettront de faire clignotter les deux points de l'afficheur numérique de la machine, ce qui permettra de toujours savoir quelle banque est effectivement sélectionnée.

Le système en cours de développement, directement relié à la sortie MIDI du Prophet, par l'intermédiaire d'un shield MIDI de chez SparkFun :

Ca commence toujours comme ça!
Une fois la partie logicielle validée, il ne reste plus qu'à installer la carte Arduino dans la machine :

Une partie du raccordement est effectuée.
Donc, les 'fils' rouge et noir' sont ceux qui alimentent le module Arduino, et sont directement soudés sur les pattes de l'ACIA 6850 du Prophet. Le fil blanc est la liaison série entre la sortie de l'ACIA et l'entrée série de la carte Arduino. Les fils verts sont ceux qui sélectionneront les banques RAM et les fils bleus alimenteront directement (à travers une résistance de limitation de courant) les deux LEDS de l'afficheur numérique.

Le montage est simplement fixé avec du double face sur un des composants de RAM système non sauvegardé : simple et efficace.

Profitant de l'ouverture de la machine, je mène mes investigations.
Voilà, le câblage est finalisé et fonctionnel.

Pour sélectionner une banque, il faut :

1- Appuyer sur la touche blanche à l'extrême gauche du clavier
2- Puis appuyer sur une des quatre touches blanches à l'extrême droite du clavier
3- Puis relacher cette dernière touche
4- Avant de relâcher finalement celle de l'extrême gauche.

Cette séquence sélectionne une des quatre banques MAIS ne charge pas le patch en mémoire. Il faut encore sélectionner le patch voulu pour qu'il devienne réellement effectif. Ce qui veut dire que, si par hasard, une séquence de touche sélectionnait une banque différente pendant le jeu normal, il ne se passerait de toute façon rien tant qu'un quelconques patch n'est pas sélectionné de façon normale. Donc aucun risque d'accident...

A noter que ce système de banque présente quand même un petit défaut. Le synthé ne permet pas de sauvegarder directement les 32 formes d'ondes présentes en mémoire non volatile puisqu'elles sont censées être communes aux 100 patchs internes. Si l'on veut pouvoir disposer de plusieurs versions de patchs sur différentes banques, il faudra impérativement y charger les même formes d'onde par transfert en système exclusif. En ce qui me concerne, j'ai chargé par défaut les quatre banques de patchs et d'ondes avec la configuration d'usine à l'aide du logiciel MIDI-OX, tout simplement. De la sorte, je suis certain qu'un son présent sur une banque dont je veux modifier un paramètre et en sauvegarder le résultat sur une autre banque, sera basé sur les même formes d'ondes.

Peut-être une petite vidéo pour illustrer tout ça....



mercredi 20 janvier 2016

Micromite MkII VERSION 5.0

J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises d'écrire sur ce processeur de la famille PIC32 fonctionnant avec un puissant interpréteur Basic créé par Geoff Graham. La dernière version de l'interpréteur Basic que j'ai pu tester était la version 4,6b. Version que j'avais implémenté sur ma carte de développement spécialement créée pour Micromite :

Carte pratique et efficace ;-)
Comme cette carte le permet, il suffit d'y 'plugger' l'interface de programmation PicKit3 :

Facile...
Et de lancer l'interface de programmation de chez Microchip afin de programmer le circuit avec le nouveau firware en version 5 :

J'aime qu'un plan se déroule sans accrocs!
Et enfin de constater quelques instants plus tard, que le processeur contient bien le nouvel interpréteur Basic :

Et voilà.

Bien. Et alors?

Je passerai sur les améliorations en tous genres que Graham à porté à son Basic pour pointer une caractéristique bien intéressante : la gestion directe des afficheurs graphiques commandés par un contrôleur ILI9341. Pour avoir tenté, et réussi, d'implémenter ce type de gestion d'afficheur sur un petit processeur Atmel, je n'ai pu qu'être séduit par le fait de disposer de telles ressources disponibles sous la simple forme de quelques commandes Basic.

Le type d'afficheur dont il est question :

Cet afficheur possède de plus une interface tactile.
Il est possible de trouver ces afficheurs en taille de 2,2",  2,4" ou 2,8", équipé ou pas, de l'interface tactile. Pour mes tests, je disposais d'un afficheur sans interface tactile, ce qui devait suffire cependant à évaluer le système.

Le type d'afficheur utilisé, avec contrôleur ILI9341.
Le montage utilisé se compose donc de ma carte de développement spécialement étudiées pour Micromite, d'un afficheur adéquat sans interface tactile et, pour mettre en pratique le petit code d'exemple fourni dans la documentation du Basic, d'un module d'horloge temps réel obtenu sur la 'Bay' :

Des fils partout mais cela reste simple!
Un petit mot au sujet du module Temps réel : de la même façon que pour l'afficheur couleur graphique, l'interpréteur Basic possède les instructions nécessaires à la gestion simple d'un tel module équipé d'une puce de type DS1307 de chez Maxim. Il est possible de trouver ce genre de modules équipé non pas d'un DS1307 mais d'un circuit DS3231, plus précis mais toujours compatible avec le DS1307, et comportant en plus une petite mémoire EEPROM :

Ce module n'utilise pas une pile CR2032 mais un accumulateur LIR2032
L'afficheur LCD couleur est connecté simplement avec quelques liaisons sur le bus SPI du processeur.
Le module Temps réel est connecté sur le bus I²C du processeur.
Le tout, en fils volants mais sans complexité.

Une fois ce montage réalisé, il suffit de rentrer les quelques lignes de code Basic suivantes :

OPTION EXPLICIT
CONST DBlue = RGB(0, 0, 128)  ' A dark blue colour
COLOUR RGB(GREEN), RGB(BLACK)
FONT 1, 3
BOX 0, 0, MM.HRes-1, MM.VRes/2, 3, RGB(RED), DBlue
DO
TEXT MM.HRes/2, MM.VRes/4, TIME$, CM, 1, 4, RGB(CYAN), DBlue
TEXT MM.HRes/2, MM.VRes*3/4, DATE$, CM
' IF TOUCH(X) <> -1 THEN END
LOOP

pour obtenir le résultat suivant :



Remarque, la ligne Basic contenant la lecture de l'interface tactile de l'écran a été mise en commentaire car l'afficheur ne possédant pas cette interface, l'instruction de calibrage n'a pas pu être utilisée. Le test de l'interface tactile génèrerait alors une erreur et stopperait l'exécution du programme.

Force est de constater que la réalisation de systèmes conviviaux devient de plus en plus aisée avec ce type de matériel. Pourquoi ne pas imaginer la réalisation d'une version simple de thermostat?

jeudi 7 janvier 2016

Thermostat d'ambiance : progression et évolution...

Mise en situation : il y a un an je découvrais les nouvelles versions des 'petits' processeurs Atmel, et plus particulièrement l'ATmega168pb grâce à un kit de développement à très bas coût, le kit ATmega168 X PLAINED. Ces petits processeurs me semblaient assez puissants pour tenter de développer un thermostat d'ambiance un peu plus convivial que ceux que l'on rencontre partout de façon standard. Je ne parlerai pas ici des objets de ce type dont l'objectif n'est certainement pas de répondre de façon simple à un besoin simple :


J'ai déjà eu l'occasion de 'disserter' sur le sujet dans un billet précédent. Or donc, après avoir décidé la mise en chantier d'un thermostat personnel, vint la réalisation et les premiers tests en juillet 2015 :

En compagnie d'une précédente réalisation pour comparaison.
J'ai continué quelque peu à développer ce prototype, mais au fur et à mesure de son développement, je me rendais compte que mes choix technologiques n'étaient pas les bons, et ce, sur deux points.

- D'un point de vue ergonomique tout d'abord, l'utilisation de boutons physiques, même si elle peut présenter certains avantages, ne permet pas une ergonomie 'soignée' en cas d'utilisation de plusieurs affichages différents.

- D'un point de vue technique, même si le processeur utilisé est assez puissant pour gérer l'affichage graphique, la taille de cet afficheur s'est avérée bien trop petite pour y afficher les informations de façon claire. La multiplicité des objets graphiques à gérer complexifient très fortement le code processeur, générant une application complexe et lourde.

J'ai donc cherché une autre solution d'affichage susceptible de servir aussi de surface de contrôle. J'ai déjà eu l'occasion de tester un tel afficheur lors de la mise en pratique d'une solution d'automatisme :


Ce système fonctionne très bien mais l'afficheur ne peut être utilisé vraiment correctement que dans l'environnement technique de cet automate, aidé du logiciel de développement fourni avec la solution.

Je me suis donc mis en quête de quelque chose qui ressemblerait physiquement à ce petit afficheur, mais un peu plus grand quand même, disposant aussi d'une interface tactile et d'un logiciel de développement.

Il y a pléthore de solutions de ce type, mais il me fût assez difficile de trouver une offre fiable, bien intégrée et fonctionnelle, pas 'trop' propriétaire et pas trop complexe à mettre en œuvre.

Et j'ai fini par trouver un système qui me semble assez pertinent. En une petit image, voici ce qu'il est possible de réaliser assez facilement avec l'outil de développement proposé avec l'afficheur :

Et en plus, le rendu est plus agréable que sur le prototype d'origine.
Les affichages ne sont pas pertinents puisque configurés par défaut dans l'outil de création graphique. Tous les objets présents ont néanmoins diverses caractéristiques modifiables directement par des instructions envoyées sur le port série de l'afficheur, comme les valeurs chiffrées, les textes etc etc...

Les premiers tests de modification dynamique de l'afficheur à l'aide d'un émulateur de terminal sur PC ont montré l'efficacité du système. Pour avancer sur le sujet, je compte me servir de mon premier prototype de thermostat pour envoyer les informations des capteurs sur ce nouvel afficheur.

13 janvier 2016. J'ai connecté cet afficheur à ma carte de développement à base de processeur Z8F Zilog. J'apprécie bien ce type de processeur assez rapide, fourni en périphériques et faciles à programmer et à 'debugger' avec le logiciel de développement fourni gratuitement. Voici le montage de base :

Avec un circuit d'interface 3,3V vers 5V.
J'ai donc écrit quelques lignes de 'C' pour envoyer par l'intermédiaire de ce processeur, les données sur la liaison série nécessaires à la configuration des indicateurs et de certains textes, ainsi qu'à l'apparition de certaines icônes à l'écran. Notez bien qu'il s'agit d'une démo. me permettant de valider le principe. Il n'y a aucune pertinence des informations affichées...


11 février 2016 : J'ai aussi connecté cet afficheur à un nouveau type d'automate que je me suis procuré. La particularité de ce PLC est d'être Open-Source de type Arduino, donc de programmation très aisée en C standard grâce à l'IDE Arduino. En un rien de temps, j'ai pu retranscrire le programme 'C' écrit pour le micro-contrôleur Z8F sur ce petit automate et constater le fonctionnement parfait de cet afficheur ainsi piloté :

L'afficheur est relié directement en 'TTL' sur les broches adéquates de l'automate.
15 janvier 2016 : Petite digression... A l'origine, j'avais développé mon premier prototype de thermostat sur une base de processeur 8 bits d'Atmel. Comme c'était mon premier 'vrai' emploi de ce type de processeur, je n'avais pas remarqué que la fréquence maximale de ces circuit était limitée à 8Mhz en cas d'utilisation de l'oscillateur interne.

Force fût alors de constater que la gestion de l'afficheur était lente, empêchant tout affichage dynamique de grande envergure. Même en doublant la fréquence de fonctionnement du processeur, il n'était pas certain que cela aurait grandement arrangé la situation. A considérer donc avec la complexité du code devant gérer totalement l'affichage. Raison pour laquelle je me suis engagé sur une autre voie.

Je viens de tester la nouvelle version de l'interpréteur basic du MAXIMITE, la V5. L'intérêt de cette nouvelle version est de proposer nativement l'utilisation et la gestion du même type d'afficheur que celui utilisé sur mon prototype de thermostat.

Un processeur 32 bits à 40Mhz, même s'il tourne sous Basic offre quand même d'autres performances :

Carte de développement personnelle.
Je pense poster un petit billet sur ce sujet prochainement.

 
A suivre...

mercredi 6 janvier 2016

Prophet VS, encore et toujours...

La nouvelle année apporte parfois son lot de bonnes... et de mauvaises nouvelles. S'agissant du côté 'espiègle' du Prophet VS, c'est en cette fin d'année 2015 que je constatai un nouveau problème sur ma machine. Celui-ci se manifestait par un redémarrage intempestif, comprendre RESET total, du VS dès la manipulation de la molette de pitch-bend : amusant non?

Enfin, pas si amusant que cela. Heureusement que la toute dernière version du système conserve en mémoire le dernier patch sélectionné!
Forcément, la première idée qui vient à l'esprit est de suspecter le système qui gère cette molette. Il s'agit de cela :

En provenance directe de la documentation Sequential.
Rien de bien compliqué. J'ai donc démonté le panneau avant du synthé et ai vérifié la diode D101 et le condensateur C106. Tout allait bien de ce côté. J'ai donc suspecté le convertisseur ADC0809, bien que je ne m'imaginais pas vraiment de quelle façon ce composant pouvait être à l'origine du RESET de la carte mère du Prophet. Pour travailler méthodiquement, j'ai quand même ôté ce DAC :

Les fils sont ceux qui alimentent le rétro-éclairage LED de cet afficheur compatible.
Puis je l'ai remis en place, sur un support de circuit, en fixant la patte d'entrée du signal de la molette directement à la masse :

Le support permettra de remplacer facilement le composant si besoin.
Après remontage de la carte dans la machine et test complet de celle-ci, tout semble fonctionnel si ce n'est que je n'ai plus l'information de la molette de pitch. Cependant les tests effectués ne me permettent pas d'affirmer à 100% que le problème provient de ce circuit. Pour en être sur, il convient de le remplacer par un exemplaire réputé neuf. Une petite quête sur la baie me permet d'obtenir rapidement un certain nombre de ces circuits pour un prix dérisoire de 10$:

1$ le circuit. En cas de problème sur d'autres machines, j'en aurai en stock!
Après remplacement de l'ancien DAC0809 par un de ces nouveaux exemplaires, le problème subsiste toujours. Il est donc évident que le problème ne vient pas d'ici. J'ai donc effectué d'autres tests sur la carte mère et notamment le test des liaisons des différents bus entre les mémoires et le processeur : toujours aucune erreur. Si le problème ne vient pas de la source, alors il doit provenir de la destination, à savoir les circuits présents sur la carte de synthèse de Prophet VS. Afin d'isoler le problème, je déconnecte la carte mère de la carte de synthèse en ôtant les connecteurs suivants :

Les connecteurs se trouvent dans le cercle bleu.
Il est possible de redémarrer la machine, même si la carte de synthèse n'est pas connectée. Bien que le processeur central soit un MC68000, les spécificités de l'asynchronisme du bus de données ne sont pas utilisées. Et voilà, le VS démarre normalement et, bien qu'ayant remis en place le DAC d'origine dans son état d'origine, l'utilisation de la molette de Pitch Bend ne 'plante' plus le système. La bonne nouvelle de 2016 est qu'après remise en place des connecteurs puis remise en fonctionnement de l'appareil, tout fonctionne de nouveau normalement.

Évidemment, j'ai perdu un peu de temps à tester la partie DAC du panneau de commande. J'ai aussi acquis dix DAC0809 qui ne me serviront peut-être jamais, quoi-que l'expérience m'a souvent démontré le contraire. Ce qui est sur par contre, c'est que l'idée de faire courir les différents bus d'un processeur tel que le 68000 sur des distances incroyable de plusieurs dizaines de centimètres dans ce Prophet VS est une totale aberration d'un point de vue électronique et intégrité des signaux. Séquential a réitéré ce type de design dans le Studio440, Moins dans le Prophet 3000.

Dans un post précédent consacré au Prophet VS, je suggérait de 'caser' toute cette glue logique bien au chaud dans un FPGA. En fait, il y a un peu plus d'un an, j'ai étudié la faisabilité de l'implémentation de l'ensemble de la carte processeur dans un circuit programmable. Cela donnait ceci :

développé durant l'année 2014.
Il ne restait plus qu'à y implémenter la partie génération sonore, à savoir les quatre gros composant custon de chez Séquential, puis d'implémenter la partie filtrage en analogique, pour conserver au maximum le grain sonore originel. Je vais peut-être m'y remettre. Si cela intéresse quelqu'un de participer à un tel projet, je ne suis pas contre une collaboration....

mercredi 9 décembre 2015

"Technologie m'a TUER!"

Un petit sujet sur la gestion technique des bâtiments à l'occasion de la parution du numéro de décembre du magazine Habitat&Technologies. Je ne pouvais pas rester insensible à la chronique de Bruno Napoli...

L'utilisation de l'image est soumise à acceptation de la rédaction du magazine.

Je me tiens régulièrement informé de l'évolution des offres technologiques concernant l'automatisation des bâtiment. Mon parcours proffesionnel, plutôt axé automatisme en milieu industriel, s'est orienté il y a bien des années vers le confort de vie que 'pourrait' fournir la mise à disposition d'outils informatiques de plus en plus performants.

Ayant côtoyé un parent bâtisseur, j'ai depuis très longtemps été étonné des solutions techniques mises en place. Solutions souvent très intéressantes dans l'objectif de la réduction des coûts de construction, mais parallèlement faisant l'impasse sur les questions concernant la santé à l'intérieur des bâtiments et la dépense induite en énergie.

Somme toute, il s'agit de faire baisser le prix 'apparent' de la construction, en reportant sur la maintenance le cout bien plus élevé de la gestion au quotidien. Un petit jeu gagnant/perdant!

Les éléments techniques allaient palier très facilement les 'légers' défauts des bâtiments. Ce ne fût évidemment pas le cas. Solution ultime, le SMART doit clore définitivement le débat grâce à l'intelligence apportée par tous les systèmes de mesure, de reporting et de contrôle. La non plus, ça ne sera très certainement pas le cas. Est-ce vraiment l'objectif d'ailleurs? Le but se résume le plus souvent à vendre de la solution miracle génératrice de marges très confortables et SURTOUT de l'abonnement, c'est à dire des rentrées stables et régulières grâce à un client emprisonné dans une solution constructeur : de la rente en somme. L'heure est grave. C'est aujourd'hui que cela se joue. Il importe donc d'occuper le terrain, peu importe si les solutions techniques proposées sont fiables/cohérentes/pertinentes/performantes en un mot, justifiées.

J'évoque à l'occasion cette situation dans ce blog, je ne suis pas le seul. J'ai été particulièrement confronté à ce phénomène en 2008 lors de l'étude et la mise en place de solutions de mesures et de contrôle de la qualité de l'air intérieur d'un bâtiment, étude qui reçut d'ailleurs un trophée "Bâtiment et Santé". Le constat fût assez évident : les différents partenaires qui interviennent dans la construction d'un bâtiment agissent de façon trop isolée les uns des autres. La compétence transversale manque. Des remarques pertinentes furent remontées à l'ADEME qui jugea inutile voire dangereux la création de nouvelles fonctions adaptées : bien.

Pourtant, le manque réel de compétences de certains acteurs est patent. Ce manque résulte bien souvent d'un matériel trop compliqué non pas à installer mais à régler et à optimiser, à des incompatibilités diverses qui demandent des capacités techniques dont il est très difficile de disposer sur site, etc etc...

Moyennant quoi, le bon fonctionnement des installations est trop souvent 'abandonné' à un personnel ne possédant absolument pas les compétences requises, d'ou certains 'dysfonctionnements'. Je n'évoquerai pas le problème des matériels en provenance de l'étranger et notamment d'Allemagne pour lequel il n'existe tout simplement aucun suivi officiel en France.

Et cela ne va pas s'arranger avec le contrôle dit 'intelligent' des bâtiments. Pour étayer les propos que je tiens dans ce blog, je vous laisse lire la chronique de Monsieur Bruno Napoli au titre évocateur de 'Technologie m'a TUER!'. Chronique plus orientée vers le domaine de l'intégration des services audio/vidéo, mais assez révélatrice de ce qui se passe en général en ce moment sur le terrain. Image scannée à partir du magazine Habitat&Technologies, avec l'aimable autorisation de la rédaction :

L'utilisation de l'image est soumise à acceptation de la rédaction du magazine.


Un constat amère s'impose, il y a matraquage de ce que j'appelle 'l'intelligence finale'. Tant au niveau de la formation qu'au niveau professionnel. J'évoque ce sujet dans ce billet du 05 juillet 2015.

Cette situation ne peut qu'empirer, aidée en cela par le législateur qui par son action éducative d'une part, détourne l'offre de formation des besoins réels en favorisant un écosystème tourné vers l'absence d'autonomie, et par son action normative et sa politique d'aides publiques en modelant de façon contraignante l'offre de services en privilégiant les acteurs majeurs, donc la rente, au détriment de l'intelligence, de l'innovation, de l'émulation, des prix. J'évoquais cet aspect des choses de façon 'humoristique' dans un billet précédent du 6 octobre 2015.

Et le contrat alors? Perdant/perdant/perdant!

  • Perdant pour l'industriel qui propose des solutions qui ne fonctionnent pas correctement et au coût d'exploitation prohibitif tout en détruisant son image de marque.
  • Perdant pour le professionnel de terrain qui devient incapable de facturer la somme de travail effectuée bien souvent à la place du constructeur du matériel (toute ressemblance avec un certain Microsoft etc etc...) et qui finit par disparaître.
  • Perdant pour le client qui aura financé à grand frais (nous ne parlerons pas du détournement d'argent public en direction des professionnels que constituent les aides gouvernementales) une installation offrant des 'rendements' bien éloignés des promesses.